Pascal Leclerc-Briant a laissé une trace dans le "Livre des records" en bâtissant la pyramide de verres la plus grande. Il avait aussi installé un système de tyrolienne qui permettait de descendre dans un puits de la cave : sensation assurée. Tout cela était destiné non pas à faire parler de lui mais de son champagne et, derrière le démonstratif, il y avait une réelle volonté de faire bien. Il fut entre autres l'un des pionniers de la culture en biodynamie, quitte à perdre au début une partie de la récolte.

A son décès prématuré en 2010, la moitié du vignoble (15 hectares) qui appartenait à ses soeurs est reprise par Bruno Paillard, pour sa propre marque. L'autre partie et les bâtiments sont cédés à la maison Roederer en 2011. Quelques mois plus tard, Roederer trouve deux Américains de Boston, francophiles, qui cherchaient à investir en Champagne. Mark Nunnelly est un financier, Denise Dupré est professeur à Harvard, où elle est à la tête de la chaire Hospitalité, restauration et hôtellerie. En mars 2012, Roederer leur cède les bâtiments et l'essentiel des vins en bouteille et un peu de vignes. En plus, Roederer met dans la corbeille un contrat d'approvisionnement en raisin sur six ou sept années, qui permet de relancer la maison.

Depuis, Mark et Denise ont racheté d'autres vignes et confié les rênes de la maison au très bio Hervé Jestin, conseiller international, vigneron et à Frédéric Zeimett, un ancien de chez Moët (durant vingt-cinq ans), passé par la Loire, la vallée du Rhône et la maison Vranken, bref un connaisseur du marché... "Depuis, on a racheté des vignes. L'idée est de reconstituer un vignoble maison et de s'assurer des approvisionnements de qualité. La maison faisait 120 000 bouteilles. Cette année, on en fait 60 000, avec l'ambition d'en produire 200 000 en 2018. Ce qu'on veut c'est du bio chic."

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